jeudi 11 janvier 2018

Je me souviens d'un corps
Infini, douloureux et troublant
Je me souviens d'un corps
Minuscule, oublié et tranché
Un corps sur lui même replié
Dans ce corps une gorge brulante
Par trop de cries et tant de pleurs
Un corps aux mains recroquevillées
Aux bras comme une écharpe
Autour du cou, enchevêtrés
Je me souviens d'un corps proche
Arraché au mien
Une solitude de la peau à jamais
Je me souviens d'un corps détesté
Sécrétée par la transpiration et l'urine
Je me souviens d'un corps dégoutté
Du contacte de l'autre qui n'est plus mien
Je me souviens du corps des hommes
Epicés et pénétrant
Parfois protecteur ou violent
Je me souviens du froid dans le mien
Du crie dans ma gorge et des pleurs
Qui jamais ne cessent...
Ce corps qui ne m'appartient plus
Qui appartient à mes cries et mes pleurs
Je suis un corps qui lutte encore
Un corps qui veut vivre
Et chaque jour, je me souviens qui je suis.



vendredi 22 avril 2016

Citation




Ouvert sur l’autre ou clos sur lui-même
Le monde de l’écrit est à part
Car au delà de cette porte imaginaire

Se dresse un champ inculte 

Une vierge étendue

Sur laquelle nous nous couchons

Pour prendre ou pour donner
L’écrit n’est pas la goutte d’eau
Mais l’océan tout entier.




Tous droits réservés @FlorePotier2014

Traversée




Je nage
Depuis des temps infinis
Je nage, je nage
Et la volonté de vivre
Me pousse
De vague en vague
Vers le rivage
Au sein de cette mère
Désolée
De nous flétrir
J’entrevois le ciel
Et je veux l’amour
Je nage encore
Espérant atteindre
Cette plage
C’est une plage d’Irlande
Sauvage et verdoyante
Un Eden salutaire
Qui attend mon naufrage
Plus de craintes
Aucun doute
Sur cette terre d’Irlande
Où mon cœur
Où mon cœur
S’arrêtera de battre
Enfin
Je retrouverai les miens




Tous droits réservés ©FlorePotier2015

Citation





Dans l’écriture plus de limite !
J’écris des histoires qui n’ont jamais de fin
J’écris, j’écris puis je recommence encore
J’écris encore pour ne jamais disparaitre !
Et je me perds…

Je n’écris pas des histoires
Ce sont les histoires qui me font écrire.





Tous droits réservés ©FlorePotier2014




Dans la vallée aux histoires
J'avance à pas feutrés
Cherchant l'empreinte de l'une d'elles
Je distingue à peine
Je sens du bout de mes doigts
 Son silence qui craquelle
Sous la terre et entre mes doigts
L'histoire émerge d'une caresse
D'un petit coup de pinceau
Je plume à fleur de mots
Des histoires que je tisse
Des tréfonds de la terre



Tous droits réservés ©FlorePotier2015

Sur la digue




Je suis une crypte
Un puits sans fond
Mon Amour depuis toi

Je suis une tombe
Et je m’enlise…
Avec toi.
Tu n’es plus qu’un souffle
Et tu m’ordonnes
De rester là !
Je sens ton souffle.
Mon Amour, qui m’ordonne
De rester là !
Mais moi… Depuis toi, je fais quoi ?
Donnes-moi deux minutes
Que je flingue ma tête puis je reviens…
Ton souffle devient tempête !
Tu m’engueules encore.
Tu parles trop pour un mort…
Je suis une fleur qui se dessèche
Un fleuve qui se tarit… Depuis toi.
Je ne suis plus que le souvenir de nous même
Depuis toi qui tente de m’insuffler…
La vie, encore et encore
Et souffle le vent du nord
En haut de cette digue
Et se déchaine alors
La mer…
DIGUE ! DINGUE ! Dong
Attend-moi !
Je plonge
                                
Tous droits réservés ©FlorePotier2016